Pourquoi faire de la psychanalyse ?

La cure analytique vise un mieux être

Le projet d’une thérapie analytique est de soulager le patient, le libérer d’un conflit infantile mal négocié à un stade précoce où son refoulement était nécessaire. « Le refoulement, note Éric Ruffiat dans le Nouveau Dictionnaire de la Culture Psy, apparaît comme nécessaire à la vie sociale et au développement normal de l’individu, puisqu’il protège notamment son moi dans ses relations avec les autres. Toutefois, le refoulement n’est jamais définitif et complet. Le refoulé gardant son potentiel dynamique (une pulsion cherchera toujours un moyen pour se décharger), il cherchera sans cesse à s’exprimer d’une façon ou d’une autre et à s’infiltrer dans le champ de la conscience. Cela se manifestera alors de façon anodine avec les rêves, les lapsus, les actes manqués, les trous de mémoire. Le but de la psychanalyse sera alors de faire ressurgir dans le champ de la conscience les représentations pensées images souvenirs refoulés. La cure analytique travaille sur le discours du patient. Il s’agit, pour l’analyste, d’accueillir le symptôme car il parle du patient. L’analyste a pour vocation de « traduire un discours ».

La « guérison » viendra du laisser venir des pensées refreinées, de l’approche des rêves évités, du murmure des mots oubliés… « La surface première d’inscription devient le noyau du psychisme » écrivait Freud (1920, « Au-delà du principe de plaisir », in Essais de psychanalyse, Paris, Payot, 1951). Il évoquait ainsi les premières expériences passées agissant en tant que premières effractions intrusives et traumatisantes, vécues dans l‘innocence de l‘enfance. Le refoulement empêche de prendre conscience de leurs représentations, affectivement insupportables. Le sujet ne parvient pas à prendre la mesure de ces souvenirs, qui, non rappelés pour ne pas altérer l’image de soi et restés inconscients, développent des rejetons à travers l’angoisse et les symptômes. Le surmoi verrouille les pulsions : des symptômes s’échappent alors par la soupape du moi, ils sont les signes d’un conflit insolvable et d’un désir impossible. Le symptôme provient ainsi du blocage, de la rétention d’un affect, emprisonnant ainsi une quantité d’énergie non disponible pour la poursuite d’une vie « normale ».

L’enfance ne doit pas devenir une aire illimitée qui déborde sur le présent. Mais à quel moment justement le sujet entre t-il dans la pathologie? Simplement à partir du moment où il en souffre et le manifeste par des symptômes plus ou moins marqués. Le symptôme ne montre que « l’inachèvement d’un enfant dans le corps d’un adulte ». (Catherine Clément, Article « La solitude, un jeu d’enfant » dans Les Collections du Magazine littéraire, La solitude, Page 53, octobre novembre 2007, hors série N°12). Le but de l’analyse est de se sentir chez soi dans son moi. La psychanalyse conduit à Éros, fait circuler la communication, lie l’affect au langage, mène vers la vie. Il faut redonner sa place à la parole. Le sujet doit se tourner vers l’avenir et ne plus rester figé sur son passé. Le temps ne doit plus devenir une répétition du semblable, au risque de vivre un présent sans mémoire ni futur. Il doit retrouver ce qu’il a perdu pour reprendre possession de la vie et éprouver la plénitude du moment présent, il doit habiter son moi. La question pourquoi doit trouver une réponse, le signe qui avait été effacé doit être retrouvé, le nom doit être retrouvé. « Pour retrouver ce que j’avais perdu, il me fallait revenir au moment originel ». (Philip Roth, Les faits, Éditions Gallimard, 1990). Il faut revivre le souvenir, l’exprimer, dans une remémoration abréaction qui amène du sens et de la cohérence.

La création du névrosé est tout son travail de deuil, son bonheur prend la mesure du temps et de l’espace. Les « fleurs du mal » de Baudelaire doivent se transformer en fleurs du bien. L‘ancolie est une plante vivace, « La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé » (Gérard de Nerval, Poème « el desdichado », Les chimères, 1854) doit être cueillie et oubliée, l’homme doit cultiver « l’authentique » qui est en lui. De « l’absence de l’autre à l’ignorance de soi et à la présence circulaire des ruines », (Jean Roudaut, Article « Romantisme : la douleur d’être et d’aimer » dans les collections du Magazine Littéraire, Les écrivains et la mélancolie, Page 65, octobre novembre 2005, hors série n°8), le sujet passe à l’altérité et sort de la souffrance qui l’a amené à développer des symptômes, à la dépression, au repli ou à la solitude. La solitude ne doit être qu’une passagère sur le chemin de l’existence.

Pour ne plus « être toujours seul à attendre et toujours séparé de VOUS-même
par l’attente qui ne VOUS laisse pas seul »

(Maurice Blanchot, L’attente, l’oubli, Page 76, Gallimard, 2008, Collection L’Imaginaire)

CONSULTER C’EST NE PLUS ÊTRE SEUL
SAVOIR QUI CONSULTER
C’EST AVOIR LE CHOIX DE SA THÉRAPIE

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