La psychanalyse est-elle toujours pertinente? Plus qu’hier et bien moins que demain…
Si, même « déboulonnée », la psychanalyse ne s’est pas effondrée, c’est sûrement qu’elle repose sur des bases solides et que ses rouages tournent dans le bons sens, les mêmes rouages qui mènent l’être humain vers la construction et la maturation, même si elles sont parfois entravées par des symptômes que le sujet met en place bien malgré lui : « c’est plus fort que lui ». « On fraie » un passage, sinon on « pète les boulons » des rouages et c’est parfois irrémédiable.
Le ça est donc plus fort que le moi
Laissons s’exprimer l’inconscient pour écouter ce qu’il a à nous dire
Laissez le s’exprimer pour entendre ce qu’il a à vous dire
« Entre en toi même, dans tes profondeurs, et apprends d’abord à te connaître,
alors tu comprendras pourquoi tu dois devenir malade, et tu éviteras peut-être de le devenir »
Sigmund FREUD
(« Une difficulté de la psychanalyse » 1917, in L’Inquiétante Etrangeté et autres essais)
La psychanalyse, au risque d’être plus libre
Quels sont les outils de la psychanalyse ?
« À raconter ses maux, souvent on les soulage » (Pierre Corneille, in Polyeucte martyr, I, 3 – 1642). La parole, comme seul outil thérapeutique de la psychanalyse, est un bon moyen pour tenter de comprendre les mécanismes inconscients qui régissent parfois nos actions et nous font faire (ou pas) des choix que nous pouvons regretter ou que nous n’arrivons pas à expliquer. En travaillant sur son inconscient, l’homme peut parvenir à mieux se connaitre et faire les choix qui le conduiront à conquérir sa liberté.
Quel est le projet d’une analyse ?
La cure analytique vise un mieux être, elle rend la vie plus simple. « La psychanalyse rend la vie plus simple. (…) Elle procure le fil qui conduira la personne hors du labyrinthe de son propre inconscient » (Sigmund Freud in « Allocution aux membres de la société B’nai Birth » in Œuvres complètes, éditions P.U.F). Évidemment après l’avoir exploré.
Que fait le psychanalyste ?
Il écoute dans une neutralité bienveillante. La cure analytique travaille sur le discours du patient. Il s’agit, pour l’analyste, d’accueillir le symptôme sans jugement car il parle du patient. L’analyste a pour vocation de « traduire un discours ». Il n’est que l’interprète du patient, son miroir, il ne donne pas de réponses stéréotypées. Il traduit simplement la langue du patient. Le psychanalyste doit être un fin polyglotte, il doit tenter de comprendre l’âme humaine qui parle L’esperanto. Le patient devra trouver son chemin en s’égarant sur des chemins de traverses, il lui faudra se perdre avec des associations d’idées involontaires pour se retrouver. Il faudra écouter l’enfant qui s’exprime encore en l’adulte, démêler passé et présent pour mieux construire son identité. On ne guérit pas de soi même, on intègre son histoire, on accepte ses limites, on a alors le choix de les dépasser. La psychanalyse ouvre le champ des possibles dans un ailleurs et un autrement, c’est déjà pas si mal !